CÉLINE LANDRESSIE
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*Site disparu
Interview du 01 juin 2014
Pour Toshokan :
Pourriez-vous vous présenter pour nos lecteurs ?
Je me nomme Céline Landressie, j’ai bientôt 36 ans, et j’essaye de partager avec le vaste monde ma passion pour la littérature fantastique :)
Comment en êtes vous venue à écrire ?
Je vous épargne le cliché sur le thème : « j’ai toujours voulu écrire », bien qu’il soit exact dans le cas présent. Disons seulement que j’ai toujours eu le réflexe d’exprimer mes émotions et mes réflexions par l’écrit, et préférablement en passant par le vecteur de l’imaginaire. Je n’ai jamais rien gardé de ce que j’ai pu rédiger toutes ces années, car je n’estimais pas cela assez bon. Puis, finalement, sont arrivées à la fois l’idée d’un univers qui m’envahissait littéralement, et une période de ma vie qui me permettait de tenter cette folle aventure. Avec la complicité de ma moitié, je me suis donc lancée !
Et pourquoi ce thème ?
La littérature fantastique m’a toujours énormément plu, mais étrangement je n’ai presque pas lu de littérature vampirique (sous-genre auquel appartient pourtant Rose Morte, la saga que je commets et qui est actuellement éditée chez l’Homme Sans Nom - HSN pour les intimes ^^). Cela ne m’empêche pas d’avoir toujours vécu avec ce mythe, qui fait intimement partie de notre inconscient collectif. La littérature vampirique et la créature qu’elle dépeint est un sous-genre extrêmement vaste de la littérature fantastique. C’est également un sous-genre fort âgé, puisqu’il connut l’un de ses premiers essors véritables avec la parution de Dracula, le roman de Bram Stoker, autour de l’année 1897.
Je serais toutefois bien en peine de vous dire pourquoi l’univers et les personnages emblématiques de Rose Morte me sont soudain venus à l’esprit… Ce n’était pas un effet de mode, puisque vivant un peu en dehors de l’actualité pour diverses raisons, j’étais totalement passée à côté des « phénomènes » de type littérature jeune adulte contenant des créatures à dents pointues ^^’. Lady Rose, le personnage principal de la saga, m’étant apparu tandis que je me créais un avatar dans un jeu vidéo, on ne voit là non plus aucun lien avec cette mouvance.
La seule chose que je sais, c’est que, forte de la « vision » des deux personnages principaux, j’ai voulu créer autour d’eux le monde et l’histoire que j’aspirais à lire. Un mélange de tout ce que j’aime, et qui est à mon goût trop souvent dévoyé. J’avais envie d’un univers riche, sombre, adulte et dense. D’un cocktail de psychologie des personnages, de complexité des relations humaines, d’histoire avec un grand H, de romantisme (au véritable sens du terme), de fantastique. D’une saga subtile qui ne se livre que si on l’on prend le temps de la courtiser avec toute l’acuité dont notre esprit est capable...
Bref, un projet un peu ambitieux ^^’ ! Lequel projet m’a d’ailleurs absorbée intégralement, et m’absorbe toujours.
D'où vient votre inspiration ?
D’un peu partout, à dire vrai. Dans tout ce que je lis, vois, entends, il y a matière à alimenter mon imaginaire. Mais puisque je m’attache surtout à la psychologie des personnages et à leurs interactions, je dirais que les plumes qui sont pour moi les plus « nourrissantes » sont celles de Jane Austen (Raison et sentiments) ou de Tolstoï (Anna Karénine).
Je trouve aussi beaucoup d’inspiration dans la musique, au point qu’elle fasse partie intégrante du processus de réflexion et d’écriture.
Possédez-vous des petites manies d'écriture ?
Des tas ^^ ! Je suis un mausolée de manies, que j’ai d’ailleurs récemment chamboulées, les anciennes ayant apparemment perdues leur magie.
Une anecdote inédite au sujet d'un de vos livres ?
Inédite ? Mmm… laissez-moi réfléchir une minute... Vous savez peut-être, si vous me suivez depuis quelques temps, que la musique de Depeche Mode est intimement liée à certains de mes personnages. Certains titres (tel que In Your Room ou Halo) m’ont inspirée des scènes qui ne pouvaient être intégrées aux précédents tomes, mais qui sortiront peut-être un jour de l’ombre... ^^
Quel est l'auteur que vous préférez ?
Difficile de faire un choix entre Jane Austen, Agatha Christie, Stephen King ou Simone Bertière. Chacun d’eux m’apporte quelque chose d’unique puisqu’ils évoluent chacun dans un genre différent.
Lisez-vous du M/M ? Si oui quel est le livre qui vous a le plus touché ?
Je ne lis pas de romance de manière générale, et donc pas de M/M. Mais cela pourrait peut-être venir lorsque je ne serais plus écrasée sous le poids de mes recherches/lectures historiques (indissociables du travail sur RM), car ce sujet m’interpelle depuis un long moment maintenant. Il me semble étrange que la dimension homosexuelle soit quasiment toujours occultée des œuvres littéraires ou cinématographiques « traditionnelles », au point de s’en voir constituer un genre à part entière. Pourquoi diantre dissocier cela de la pléiade de relations humaines et/ou romantiques dont il est possible de traiter dans un même roman ? Personnellement, je ne me l’explique pas.
En revanche, si je ne lis pas de M/M, j’ai déjà visionné nombre de films répondant à cette thématique, dont un découvert à la fin de la période d’écriture de la Floraison, et qui fait à présent parti de mes films favoris, tous genres confondus. Il s’agit de « Shelter », œuvre que j’apprécie pour son tact et sa finesse.
Qu'avez vous ressenti lors de la publication de votre premier roman ?
Une certaine incrédulité, d’abord, puis beaucoup de joie, bien sûr. Mais aussi la sensation qu’il ne s’agissait que de la première marche d’un escalier pour le moins incertain. J’espérais qu’il s’agissait du début d’une longue et florissante aventure littéraire, je persiste toujours aujourd’hui à l’espérer.
Auriez-vous un conseil à donner à quelqu'un qui se lancerait dans l'écriture ?
Je ne pense pas avoir de conseils à donner à qui que ce soit, puisqu’il existe autant de manières d’écrire que de livres à lire. Chacun à sa méthode, sa vitesse de progression, son style d’écriture. La seule chose que je pourrais suggérer serait de travailler avec assiduité, de ne pas hésiter à se relire beaucoup et à peaufiner son texte. Plus vous prendrez cette activité avec le sérieux qu’elle mérite, plus vous approcherez d’un résultat de qualité.
Quelles sont selon vous les qualités requises pour un bon roman ?
Tout dépend du genre du roman en question J ! Tous ne sont pas faits pour le même usage, si j’ose m’exprimer ainsi. Néanmoins, pour qu’un roman retienne mon attention, il faut une vraie densité psychologique des personnages, ainsi qu’une bonne cohérence/crédibilité du monde qui est dépeint (que ce monde soit fantastique ou pas). Pour moi c’est la « mise de départ », faute de quoi je risque fort de décrocher en route ^^’.
Comment verriez-vous l'homme idéal ?
La perfection n’existe pas. Une fois que l’on sait cela, l’on ne peut que projeter un être dont les faiblesses et les fêlures s’accorderaient aux nôtres… ce que j’ai déjà l’insigne bonheur de connaître :) Aucun nom de personnalités connues ne me vient non plus à l’esprit, car même en ramenant le débat à la pure beauté plastique, il y a là aussi des milliers et des milliers de façon d’être beau, ou d’avoir du charme, ou les deux à la fois. Mais, pour l’amusement de l’exercice, je dirais que vous trouverez dans Rose Morte au moins deux personnages qui répondent à cette question.
Quels sont vos prochains projets ?
J’en ai plein ^^ ! À commencer par Bleu Nuit, un spin-off de Rose Morte, qui se dessine pour être une trilogie centrée notamment sur Adelphe d’Holival. J’envisage aussi un second spin-off dont je ne parlerais pas pour le moment ^^. J’ai également plusieurs idées de roman fantastique « one-shot ». En somme : ça fourmille !
Qu’aimeriez-vous dire à vos lecteurs ?
Avant tout un énorme merci. Sans lecteurs, pas de livres, et sans livres, pas d’auteurs. Alors oui, un grand, grand, grand merci !
Ensuite, s’il m’était permis de communiquer quelque chose à mes lecteurs, j’aimerais leur dire que cette saga est construite sur le principe des poupées russes : plus vous serez attentifs, plus vous analyserez et mettrez les choses en perspective, plus vous serez à même de percer les zones d’ombres... :)
Pour BlueMoon :
*Site disparu
Interview du 10 janvier 2013
Nos lecteurs n’ont pu vous découvrir qu’à travers la critique du votre roman et sont certainement très curieux de vous connaître davantage. Qui est donc Céline Landressie ?
Que dire ? Eh bien… j’ai 34 ans, suis d’une nature enjouée mais très nerveuse, et suis maman d’un petit garçon âgé d’un peu plus de deux ans qui occupe presque tout mon temps. Concernant la question de mon cursus (que l’on m’a plusieurs fois posée), cela vous surprendra peut-être mais je n’en ai pas le moindre. Ayant eu un parcours quelque peu… atypique, dirons-nous, j’ai rapidement quitté les bancs de l’école. Ma scolarisation a pris fin au collège, lors du premier trimestre de quatrième. Mis à part une formation professionnelle accélérée d’une dizaine de mois, qui déboucha sur un diplôme de comptabilité, je n’ai jamais plus fréquenté le moindre établissement d’enseignement scolaire ou parascolaire. Je compte donc au nombre des autodidactes.
Votre roman est très inscrit dans l’histoire du seizième siècle. Avez-vous un goût particulier pour l’histoire, pour cette période en particulier ? Comment avez-vous travaillé pour vous documenter sur cette période très troublée mais si riche ?
J’ai toujours été fascinée par l’histoire. Spécialement par l’histoire de France, laquelle est riche en conjurations variées et trahisons retentissantes. Cependant, je n’aurais jamais le culot de prétendre être une amatrice éclairée, ni même une amatrice tout court. J’aime l’histoire, oui, mais j’ai dans sa connaissance d’énormes lacunes. Hélas ! Le XVIe siècle m’était plutôt méconnu. Comme j’ambitionnai pour la saga une dimension vraisemblable d’un point de vue historique, j’ai passé plus de six mois à lire divers ouvrages traitant de la période, et des personnages emblématiques qui y vécurent. Par la suite, lors de la rédaction du roman à proprement parlé, je me suis souvent interrompue pour vérifier tel ou tel autre point. Des recherches parfois longues et fastidieuses, mais que je n’envisageai pas d’ignorer. Puisque cette saga se veut réaliste historiquement parlant, je continuerai à travailler cet aspect autant qu’il me semblera nécessaire pour que le « cadre » soit plausible.
Votre style est très soigné et fluide et est d’ailleurs un des grands plaisirs de lecture du livre. Est-ce pour coller à l’époque ancienne de votre histoire ou un goût pour notre langue ?
Il est essentiel que la narration colle un minimum à l’époque qu’elle dépeint. Mais ce style est véritablement le mien, il m’est naturel. J’ai besoin de beaucoup de calme pour travailler, j’écris très posément, car je recherche le mot juste, la tournure exacte pour décrire ce que j’ai en tête. Ce pourquoi je peaufine et remanie à l’envie, jusqu’à obtention du degré d’émotion/subtilité/clarté (rayez la mention inutile) souhaité. J’attache également une grande importance à la musicalité du texte. Lorsque je me relis, si le texte « accroche », je ne peux pas continuer tant que ce n’est pas rectifié. Car selon moi, qualité et accessibilité ne sont pas antagonistes. Quand je prends la plume, je m’efforce de mériter l’un et l’autre de ces adjectifs.
Vos personnages principaux sont fascinants tout particulièrement Rose qui est une femme atypique pour son époque. D’où est venue l’inspiration pour la créer ? A-t-elle un modèle qui a existé ?
Rose est une femme avant-gardiste et courageuse, comme il y en eut à toutes les époques. La genèse de ce personnage réside sans doute dans mon manque de goût pour les héroïnes frêles et indécises. Pour être touchant, un individu n’a pas nécessairement à être faible. La combativité ou la vaillance d’un être ne lui enlève en rien sa faculté à s’émouvoir. Être doté d’un solide caractère ne préserve pas des revers de la vie. Cela n’empêche pas non plus d’en souffrir. Très loin s’en faut… Si j’en ai l’intime conviction, c’est aussi que j’ai eu la chance d’avoir autour de moi des femmes de cette trempe. D’autre part, de même que l’on amalgame trop souvent romantisme et mièvrerie, il me semble que l’on confond volontiers sensibilité et sensiblerie. Un gouffre sépare pourtant chacun de ces termes. Je désirai un personnage qui soit le rappel de ces nuances. Rose est sensible, oui, voire émotive, mais c’est surtout une femme forte et combattive aux prises avec un monde intransigeant.
Votre héros, Artus, est tout aussi fascinant. C’est le personnage paranormal du récit même si jamais sa nature n’est vraiment dite dans le livre. Il a pourtant toutes les caractéristiques de ceux de son espèce : il est séduisant, charismatique, fascinant et dangereux. Là aussi, d’où vient ce personnage ?
Les qualificatifs que vous énumérez sont ceux que notre inconscient collectif attribue à ces créatures. Ma conception personnelle reprend une partie de cette vision et l’entremêle à une déclinaison du mythe qui m’est propre. Le personnage d’Artus est (j’espère) aussi dense, complexe, ambivalent et captivant dans le roman qu’il m’apparaît lorsque je l’évoque… Quant à rationaliser le comment et le pourquoi il est ainsi fait, je ne le pourrais pas. Il est comme cela. C’est tout.
Votre roman se découpe en deux parties très distinctes. Dans la première, il s’agit d’une intéressante histoire qui aurait pu déboucher sur un roman historique, la seconde est bien plus mystérieuse et surnaturelle et tout laisse à penser que la suite le sera aussi. Avez-vous voulu ainsi cette construction, pour surprendre le lecteur, le faire glisser lentement dans le paranormal ?
C’est tout à fait cela. Parce que le fantastique n’existe qu’au cœur de la banalité, j’ai souhaité amener le lecteur à effectuer le même angoissant périple que le personnage principal. J’ai voulu qu’il assiste lui aussi à l’altération de cette banale réalité. Or, pour que le lecteur prenne vraiment la mesure de cette modification, et de ses répercussions, il fallait d’abord qu’il ait suivi la ritournelle du quotidien au côté du personnage. Une rengaine qui peut être difficile à percevoir pour nous. Car de nos jours, les logis grouillent de milles activités possibles. On saute de la télé à la console, puis de la console à l’ordinateur, sur lequel on surfe distraitement tandis que l’on envoie un SMS à un ami pour programmer une soirée ciné… Or, au XVIe siècle, il n’y avait rien de si trépidant. La vie s’écoulait sur un rythme beaucoup plus lent, et l’on sentait bien davantage le passage du temps. Cette monotonie (très pesante lorsqu’on était née femme et aristocrate) était, pour moi, importante à faire passer afin que le lecteur appréhende bien ce qu’est la vie de Rose.
En tant que lectrice de romance, j’ai trouvé que tout était réuni dans votre roman pour une grande histoire d’amour entre vos héros, Rose et Artus. Je ne vais pas vous demander si cela sera le cas, car je pense que vous ne répondrez pas totalement ! Mais je pense que vous pourriez un jour écrire une très belle romance historique. Qu’en pensez-vous ?
J’en pense que je vous sais gré de tous ces éloges ! Toutefois, je crains fort de n’avoir pas l’envie d’écrire une « simple » romance. Si j’ai un goût prononcé pour le romantisme, je ne peux le décliner sans adjoindre le sel du merveilleux.
A la fin de ce premier tome, nous attendons bien-sûr la suite avec impatience. Quand pourrons-nous la déguster et que pouvez-vous nous en dire d’ores et déjà ?
Le second tome paraîtra début Mai 2013. Que vous en dire ? L’exercice va être très délicat, car pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte je vais devoir rester assez évasive. Je vais cependant essayer… Ce que je puis dire, pour commencer, c’est que comparativement à « la Floraison » qui était un tome où l’on découvrait les personnages et où l’on était progressivement introduit dans l’univers fantastique sous-jacent à notre monde, le deuxième volume entrera plus vite dans le vif du sujet. C’est un fait coutumier dans les sagas. Plus encore dans celles qui prennent réellement le temps de se développer. Or, personnellement, j’adore prendre mon temps. Une bonne histoire ne s’entend, à mon sens, que lorsque les personnages sont denses et le contexte travaillé. Le décor historique sera toujours un élément important du roman, même s’il sera un peu moins présent que dans le premier opus. Bien que je qualifie volontiers cette saga d’« historico-fantastique », il ne faut pas perdre de vue qu’elle est davantage fantastique qu’historique… Les chimères que véhiculent la littérature de l’imaginaire me furent souvent (me sont encore, à dire vrai) de précieux refuges.
Mon vœu le plus cher est de faire partager cet onirisme à ceux qui voudront bien me lire, de leur fournir un havre de rêverie égal à ceux que j’ai pu moi-même côtoyer… Le rythme du second tome sera, je crois, différent de celui du premier. C’est voulu. Le monde que je décris n’est pas un monde figé. D’autant moins qu’il est étroitement lié au monde des hommes, à notre monde, qui est, lui, en perpétuel mouvement. Cette différence de tempo explique aussi, en partie, la légère mise en retrait du contexte historique. Ce ne sera pas toujours le cas. Par exemple, dans le troisième tome (sur lequel je travaille actuellement), le contexte historique sera beaucoup plus perceptible. Bien sûr, les interactions entre les personnages, ainsi que leur psyché, seront toujours primordiales. Sur ce point, la tonalité intimiste restera inchangée. Mais bien entendu il y a aura davantage de choses à narrer, puisque les personnages s’étoffent, se révèlent peu à peu, et que je peux commencer à moissonner les graines semées dans le premier opus.
Votre livre est publié chez un petit éditeur, L’homme sans nom (quel nom intéressant !). Est-il difficile de se faire éditer de nos jours chez de grands ou petits éditeurs quand on écrit un livre comme le vôtre ? Que pensez-vous de l’édition actuellement alors que le numérique se développe et l’auto-édition explose ?
Il est très difficile de se faire éditer de façon générale, et, ce me semble, plus particulièrement encore lorsque l’on évolue dans la littérature de l’imaginaire, laquelle est globalement dépréciée par les élites de notre pays. Plus la maison d’édition est grosse, et moindre sont les chances que l’on s’arrête sur votre texte. Si je devais hasarder une théorie, je dirais que cela est dû, d’une part, au fait que de nombreux gros éditeurs préfèrent aller chercher leurs textes hors frontières (quoique ces temps-ci la tendance semble s’inverser, ce qui est une excellente chose) ; et, d’autre part, car ces mêmes maisons reçoivent beaucoup d’ouvrages « présentés », si j’ose dire. C’est-à-dire des textes conseillés par untel ou untel qui a ses entrées dans la maison d’édition. Tout cela ne laisse pas guère de place pour les manuscrits soumis spontanément, je pense. Cela explique certainement le phénomène de l’auto-édition.
Par la voie classique, il y a beaucoup d’appelés et très peu d’élus. Or, nous sommes nombreux à nous sentir la fibre littéraire (à tort ou à raison ^^).
Ce que je pense de cela ? Comme souvent, il y a du bon et du mauvais. Ce sont les deux faces d’une même pièce : le bon côté de la chose est que cela donne une seconde chance aux œuvres de qualité refusées par les éditeurs traditionnels ; et le mauvais côté de la chose est que puisque tout le monde peut tenter l’aventure, il y a surproduction de titres, de qualité très variable, qui inondent littéralement le marché et dissolvent dans leur masse les textes déjà injustement écartés par les éditeurs classiques.
Quant à l’édition numérique, je crois que c’est un secteur d’avenir. Il convient de le penser et de le travailler intelligemment. Cependant, j’espère que cela ne se développera pas au détriment du livre traditionnel. Car pour moi, le livre en tant qu’objet est précieux. Il se collectionne, se chérit. C’est un compagnon de papier qui nous suit parfois des années durant, et qui aura toujours plus de valeur à mes yeux qu’un fichier dématérialisé. Pourquoi ? Eh bien, un simple exemple : comment faites-vous dédicacez un livre numérique ? Avec une tablette graphique ? (sourire) Vraiment, je souhaite qu’il y a ait de la place pour les deux présentations du livre : l’imprimée autant que la numérique.
Avez-vous d’autres projets littéraires en dehors de la poursuite de votre série ?
Oui, j’ai d’autres projets, en effet. Il m’est venu plusieurs idées depuis que j’ai commencé à travailler sur Rose Morte, en plus de celles que j’avais déjà. Toutes sont à classer dans le fantastique, mais aucune autre (pour le moment, en tout cas) dans le sous-genre littérature vampirique. Espérons que j’aurais un jour l’occasion de développer ces divers projets.
Pour 4 pts de suspension :
*Anciennement Le Monde des Spatchounes - archives non conservées sur le blog
Interview du 29 janvier 2014
Habitant à Rouen, j'ai été surprise de retrouver ma ville dans un livre, alors je me demandais pourquoi avoir choisi ce lieu pour commencer votre saga ?
Tout simplement car j’y suis née, moi aussi. J’ai vu le jour dans cette ville, ai grandi dans l’agglomération, puis ai vécu à Rouen même. La « vieille ville » et ses trésors historiques et/ou architecturaux, dont notamment la Cathédrale et le Gros-Horloge, m’ont toujours impressionnée. Placer le premier volume de Rose Morte dans ce cadre imposant et magnifique (ainsi que fort chargé d’histoire, avec un grand H) me fut donc naturel.
Combien de tome prévoyez-vous pour votre saga Rose Morte ?
Rose Morte comportera 5 volumes. Peut-être 7 si j’ai l’opportunité et l’envie de développer ce qui se déroule après ce cinquième tome, mais cela reste à voir.
Comment vous est venue l'idée de cette saga ?
Cela a pris naissance alors que je me créais un nouveau personnage pour débuter une partie dans un jeu vidéo. J’étais en train de peaufiner l’apparence de ce personnage, pour qui j’avais déjà choisi un nom, et j’ai pris conscience que l’histoire de celle qui s’avère être aujourd’hui l’héroïne de Rose Morte commençait à s’écrire dans ma tête. Tout un monde a pris naissance, avec son folklore, ses figures emblématiques, ses enjeux politiques... Quelque chose de trop vaste pour que je me satisfasse de mon seul esprit pour terrain de jeu. Aussi, poussée par l’envie de poursuivre l’aventure commencée dans le bac à sable de mon imaginaire, je me suis mis à coucher ces idées sur papier. Les jours passant, je me suis aperçue que j’avais entamé l’écriture d’un roman, lui-même esquisse d’une saga en plusieurs tomes.
Avez vous fait beaucoup de recherche pour l'écriture de ce(s) livre(s)?
Énormément, oui. Coller au plus près de la réalité historique est une ligne de conduite à laquelle je ne veux pas déroger. Le monde que je décris est réaliste, dans tous ses aspects. En particulier le décor historique. Je me suis insérée à l’intérieur de l’histoire telle que nous la connaissons. J’y adhère, j’épouse la trame sans la déformer, afin de faire croître en deçà un univers fantastique aussi plausible que faire se peut.
Cela demande de nombreuses recherches, même pour rendre un simple « décor » historique. Peut-être suis-je particulièrement exigeante pour une profane, mais le fait est que je suis capable de passer des mois dans la quête d’une seule petite information. Pour le tome 3, par exemple, j’ai trouvé récemment un renseignement que je cherchais depuis un peu plus d’un an... Cela vous donne une idée de mon entêtement en la matière ^^ !
Pour répondre précisément au sujet du premier volume, j’ai passé 6 mois à lire et à effectuer diverses recherches afin de rendre un décor historique crédible. Mais ce n’est rien en regard du travail que me demande le troisième tome, actuellement en cours de rédaction.
Avez vous d'autre projet littéraire, autre que cette saga ?
Oui, plusieurs ! À commencer par Bleu Nuit (le projet a déjà un nom, c’est vous dire si j’y songe avec sérieux !) qui sera une saga spin-off de Rose Morte, dans laquelle l’on s’attachera notamment aux pas d’Adelphe d’Holival... L’univers de Rose Morte est dense. J’ai encore beaucoup à raconter sur lui, et ses personnages phares. J’espère que l’intérêt du lectorat me permettra d’aller au bout de tous ces projets :)
En dehors du monde de Rose Morte, j’ai aussi plusieurs idées de romans fantastiques "one-shot".
Pour finir, un petit portrait chinois. Si vous étiez un mot...
« Empathie ». L’empathie est un sentiment d’une importance majeure, et cependant beaucoup trop peu répandu.
Si vous étiez un livre...
Raison et Sentiments, de Jane Austen.
Si vous étiez un pays...
Le Danemark
Si vous étiez un conte...
La Belle et la Bête.
Si vous étiez animal...
Un aigle.